Épidémie de coqueluche : se vacciner pour se protéger et protéger les autres.

La coqueluche, autrefois considérée comme une maladie infantile bénigne, est aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Bien que les avancées médicales aient permis de réduire significativement son incidence, la coqueluche reste une menace sérieuse, surtout pour les nourrissons et les personnes vulnérables. En tant qu'infirmière libérale engagée dans la prévention et la santé publique, je souhaite aujourd'hui vous parler de l'importance de la vaccination contre cette maladie.

 

Qu'est-ce que la coqueluche ?

 

La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne causée par Bordetella pertussis. Cette maladie est hautement contagieuse et se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue. Les symptômes commencent souvent par un simple rhume, mais évoluent rapidement en toux sévères et spasmodiques, accompagnées d’un bruit caractéristique appelé « chant du coq ». Cette toux peut persister plusieurs semaines, voire des mois, et causer des complications graves, en particulier chez les nourrissons de moins de six mois.

 

Pourquoi la vaccination est-elle si importante ?

 

  1. Protection des plus vulnérables : Les nourrissons, particulièrement ceux de moins de deux mois, sont les plus à risque de complications graves, voire mortelles. Étant trop jeunes pour être vaccinés, ils dépendent de l’immunité collective pour être protégés. Lorsque la couverture vaccinale dans la population est élevée, la propagation de la maladie est limitée, réduisant ainsi le risque pour ces nourrissons.

  2. Prévention des épidémies : Bien que la vaccination contre la coqueluche soit courante, la réémergence de la maladie ces dernières années souligne l'importance de maintenir une haute couverture vaccinale. Les adultes et les adolescents, même s'ils ont été vaccinés dans leur enfance, peuvent perdre leur immunité au fil du temps. Se faire vacciner régulièrement aide à prévenir la résurgence de la maladie.

  3. Un geste solidaire : En vous faisant vacciner, vous participez à la protection de toute la communauté. Vous réduisez la circulation de la bactérie, protégeant ainsi ceux qui ne peuvent pas être vaccinés notamment les bébés.

 

Quand et comment se faire vacciner ?

 

Le calendrier vaccinal recommandé en France inclut plusieurs doses de vaccin coquelucheux, administrées dès l'enfance, puis un rappel à l'adolescence. Les adultes, surtout ceux qui sont en contact avec des nourrissons, sont également encouragés à recevoir des rappels tous les 20 ans, et tous les 10 ans à partir de 65 ans. Cette vaccination peut être prescrite et réalisée directement par votre infirmière libérale.

 

Les idées reçues à déconstruire

 

Il est important de dissiper certaines idées fausses qui circulent autour de la vaccination contre la coqueluche. Premièrement, avoir eu la coqueluche dans l'enfance ne garantit pas une immunité à vie ; un rappel vaccinal reste nécessaire. Deuxièmement, la vaccination est sûre et les effets secondaires sont généralement légers et temporaires, comme une douleur au site d'injection ou une légère fièvre. Enfin, la coqueluche n'est pas une maladie du passé ; elle est toujours présente, et le relâchement de la vigilance vaccinale peut conduire à des épidémies dangereuses.

 

Conclusion

 

La vaccination contre la coqueluche est un geste essentiel pour protéger non seulement sa propre santé, mais aussi celle de ses proches et de la communauté en général.

 

Nous sommes à l’heure actuelle dans une épidémie très préoccupante de coqueluche. 28 bébés sont morts de la coqueluche en France depuis le mois de janvier 2024 ( Le Monde, daté du 5 août 2024,

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/08/05/coqueluche-a-l-hopital-de-colombes-une-epidemie-tres-inhabituelle-par-son-ampleur-et-sa-duree_6267744_3244.html )

 

En tant qu'infirmière libérale, je vous encourage vivement à vérifier vos vaccinations et celles de vos enfants. Parlons-en ensemble lors de notre prochaine rencontre. Votre santé, et celle des plus vulnérables, en dépend.

 

N'oublions pas : se vacciner, c'est protéger la vie.